Les blessures musculosquelettiques sont produites par une exposition à un stress physique. Ce stress pouvant se présenter de différentes façons, il est important de comprendre la blessure pour mieux la prévenir. Voici tout ce que vous devez savoir sur le sujet !

Comprendre la blessure

Que ce soit en tant que “victime” ou que témoin, bon nombre de sportifs ont été confrontés à la blessure. Cette dernière peut arriver très vite et, que vous soyez sportif de haut niveau ou de loisir, nous sommes tous égaux face à la blessure.

Cet article n’a pas la prétention de se substituer à un professionnel de santé mais de vous offrir une meilleure compréhension de la blessure afin de mieux la prévenir.

« Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. » 

Sun Tzu

Le Chêne et le Roseau

“…Vous avez bien sujet d’accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d’aventure
Fait rider la face de l’eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d’arrêter les rayons du soleil,
Brave l’effort de la tempête…”

        Jean de la Fontaine.

Si je cite ce célèbre poète qui a bercé notre enfance avec ses fables, c’est pour vous permettre de mieux comprendre le processus de blessure. En effet, un tissu pouvant être comparé au chêne, pourra résister à des charges plus importantes sans se déformer. On parle alors de tissu “robuste” rendant votre corps capable de supporter des charges élevées pendant l’entraînement.

Le deuxième terme employé est la résilience. Un tissu “résilient”, est capable de se déformer sans céder. On obtient donc l’image du roseau qui plie mais ne rompt pas. Cette résilience permet alors à votre corps de gérer des charges appliquées différemment.

Il n’est pas important de savoir lequel du chêne ou du roseau est le meilleur. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’un tissu qui n’est pas robuste pourra rompre plus facilement. Idem pour un tissu qui n’est pas résilient. 

Les 3 mécaniques de la blessure.

1- Un gros stress sur une courte durée.

C’est le cas, par exemple, de l’entorse. L’accident est entrainé par un mouvement appliquant une force d’étirement sur un ligament : le stress survient ponctuellement à l’instant T et dépasse le seuil de tolérance du tissu. On parle alors de blessure aiguë. C’est aussi le nez du boxeur qui se fracture sous les coups de son adversaire.

2- Un petit stress sur une longue durée

Si les lombalgies peuvent être courantes chez les routiers, c’est à cause de cette seconde mécanique. Le conducteur qui passe plusieurs heures assis au volant de son camion applique un petit stress sur sa zone lombaire. Ce stress, invisible de prime abord, va rester présent pendant une très longue durée et, sans récupération suffisante, entraînera un dépassement de la tolérance des tissus, qui provoquera alors la blessure.

3- Un stress modéré appliqué de manière répétitive.

Encore une fois, il s’agit d’une charge qui va dépasser la tolérance des tissus sur lesquels elle est appliquée. Cette fois, c’est la répétition qui va faire que cette charge va “fatiguer” les tissus, diminuer leur tolérance et entrainer une nouvelle fois la blessure. 

Nous savons que lorsque nous respectons les limites physiologiques et un temps de récupération suffisant, le stress sur les tissus conduit à une adaptation de ces derniers. 

Nous savons aussi qu’un tissu sous-sollicité (c’est le cas d’une immobilisation par exemple) inhibe, partiellement ou totalement, cette adaptation et diminue, par conséquent, la tolérance des tissus. Ce sont les deux grands principes de la loi de l’hormèse.

Afin de provoquer ce que l’on appelle le phénomène de surcompensation, la gestion de la charge est donc importante pour prévenir la blessure. La modification de l’activité peut également stimuler cette adaptation. Un équilibre doit donc être trouvé entre :

• Une exposition à un stress pour stimuler l’adaptation.
• La protection des limites physiologiques des tissus.

Par exemple, une idée reçue qui est encore très présente dans le discours de beaucoup de coaches est :
“Il ne faut pas dépasser le genou des orteils lors d’un squat !”

Je casse peut-être un mythe pour vous, mais il est tout à fait possible de dépasser la ligne formée par les orteils. L’argument de cette idée reçue est que cela mettrait trop de tension sur les genoux. En réalité, ce n’est pas le mouvement qui est dangereux mais l’adaptation à la charge de travail qui doit être progressive. Travaillez d’abord votre mobilité de hanche, de genou et de cheville et augmentez CORRECTEMENT la charge de façon à préparer vos tissus à l’exercice.

Si cela vous intéresse, faites-le moi savoir en commentaire et je développerai ça dans un prochain article !

Récupération

Nous en avons déjà un petit peu parlé précédemment. Vous aurez compris que pour une prévention efficace de la blessure, le repos est primordial.

Nous l’avons vu dans “les 3 mécaniques de la blessure”, une exposition trop longue sur un tissu entraine une diminution de sa tolérance à un stress. La récupération de votre corps (et de votre esprit également) est bien plus importante que vos entraînements. Contrairement à ce que la plupart des sportifs pensent, ou veulent bien croire, l’entraînement ne passe qu’au second plan.

Nous comprenons ceci lorsque nous savons que le phénomène de surcompensation se développe lors de ces phases de repos. L’entraînement est fait pour “détruire” son corps (intelligemment bien sur !). Ce n’est que lorsque vous récupérez de votre séance que votre corps se reconstruit et s’adapte pour se préparer à une situation future où il serait exposé à un potentiel stress.

Donc bougez ! Encore et toujours… mais apprenez à écouter votre corps !

Bien entendu, en cas de pathologie quelconque, il est important de consulter votre médecin. Cet article tente de vulgariser au maximum le sujet important qu’est la blessure. J’espère donc que vous pourrez mieux la comprendre et la prévenir grâce à ces quelques images simplifiées et que vous en ferez bon usage…

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